21.6.13
Bonjour
Il en va du portrait photographique un peu comme de la danse. Se retrouver dans les bras d’un étranger le temps d’un morceau de musique nécessite de prendre la mesure de la distance. A l’arrivée, cependant, les corps doivent s’accorder dans l’espace jusqu’à ne faire qu’une entité homogène et gracieuse.
Comment éviter la discordance ? La distance laissée entre soi et celui que l’on photographie est une mesure à prendre, autant que celle de la lumière. Mais là, l’appréciation n’est pas laissée aux bons soins de la technicité d’une cellule photographique. C’est l’émotion qui l’emporte. Il est des êtres dont vous estimez qu’il est possible d’approcher si près d’eux que vous pourriez les toucher et d’autres qui regrettent tant que vous soyez là que des mètres de distance sont encore trop peu.
Il faut apprendre à faire usage du moment singulier de l’attente. Renoncer à certaines requêtes. Ne plus demander : « Souriez… Ne bougez plus… ». Parvenir à ne pas trop espérer. Ne pas croire que l’on a le pouvoir. Attendre, bien plus que l’assentiment premier, le véritable consentement du modèle.
La pratique du portrait est un moment jubilatoire. Le temps, si inscrit en photographie, semble alors se mettre en suspens. De manière délicieusement plaisante, il crée l’illusion, jusqu'à m’entraîner à penser que je vais peut-être raconter une histoire …
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